Ayant quelques jours de vacances, comme d’habitude, je pense au thé en priorité : que dois-je prendre avec moi pour préparer du thé ? Et dans une logique de simplicité et de dépouillement, une question se pose : de quoi ai-je réellement et fondamentalement besoin ? En ce qui me concerne, la réponse est simple. Il me faut de bonnes feuilles de thé chinois (généralement wulong ou vert, puisque ce sont des thés que l’on peut préparer avec un minimum de matériel), et une bonne eau. Sur le lieu de vacances, je pourrai facilement trouver ne serait-ce qu’une casserole pour faire chauffer l’eau de mon choix, et un verre ou une tasse pour faire infuser les feuilles. Bien sûr, apporter de l’eau est un luxe que l’on peut se permettre lorsque l’on se déplace en voiture ou éventuellement en train. Mais quand je ne peux en emmener, j’arrive toujours à me débrouiller pour trouver une eau de source correcte assez rapidement.
Pour moi, l’essentiel reste bel et bien d’avoir de bonnes feuilles. C’est la seule et unique chose dont je ne pourrai me passer ! Et la seule et unique chose que je suis à peu près certaine de ne pas trouver facilement. A la maison, je dispose pourtant de différents ustensiles et sets faciles à transporter (voir spécialement conçus pour le voyage) et qui m’accompagnent d’ailleurs en divers occasions (pic-nic, session thé dans la nature, etc…). Toutefois, j’aime aussi partir avec le strict minimum, ne pas m’encombrer pour pouvoir ressentir la légèreté, la liberté, et faire l’expérience du minimum.


Comme tout amateur de thé, j’apprécie aussi les merveilleux objets qui permettent de sublimer une dégustation et je ne souhaite aucunement les rejeter, même si je sais parfaitement que l’on peut s’en passer. Je trouve que les vacances, ou un déplacement permettent justement de se passer de tous ces objets qui savent par ailleurs se montrer indispensables.
De quoi avons-nous réellement besoin ? Telle est la question. Prendre le temps d’y répondre, ou du moins essayer représente déjà une démarche vers la simplicité. Grâce au thé, on se pose cette fatidique question, que l’on élargit naturellement à la vie en général. Et dans un monde des plus matérialiste, il est indispensable de se remettre en question de temps en temps à ce niveau-là. Les accessoires pour le thé, par leur grande beauté, nous attirent et nous appellent sans cesse… Mais on peut aussi se contenter de peu et demeurer pleinement satisfait.


Alors, pour mes quelques jours de vacances, j’ai emporté une eau de source pure et quelques feuilles de Anji Bai Cha, de Ding Gu Da Fang, de Bi Luo Chun et de Tie Guan Yin. J’ai ainsi pu varier les plaisirs, mais sans jamais changer de méthode de préparation, à savoir faire chauffer l’eau dans une casserole en inox, placer les feuilles de thé dans un verre, verser l’eau chaude, et boire… Tout simplement. Bien sûr, on peut toujours s’amuser avec la température de l’eau, le dosage, etc… Je pratique toujours de cette manière lorsque je suis loin de chez moi. Et je constate toujours la redoutable efficacité de cette méthode. Finalement, c’est amplement suffisant.
Oui, le thé peut nous apprendre la simplicité. Nous montrer à quel point il peut être inutile d’accumuler, de chercher le thé ou l’ustensile parfaits, de palabrer, d’analyser, de tergiverser… Pour ma part, il reste capital de faire l’expérience de la plus pure simplicité. Cela me permet aussi de pleinement apprécier la diversité et la beauté des objets que j’utilise pour le thé, tout en sachant que je pourrais aussi bien m’en passer. Enfin, cela me permet de relativiser. Il est bon de pouvoir se contenter de ce que l’on a, de s’en délecter même, sans avoir à chercher autre chose.
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